Mémoire de Pauline Ajzenberg.
De nombreuses initiatives et innovations sociales émergent en France, mais rares sont celles qui parviennent à générer un impact significatif. Ce mémoire s’intéresse aux différentes stratégies de changement d’échelle issues de la collaboration entre les agents de changement externes et internes pour la démultiplication de l’impact.
Une entreprise sociale qui a démontré sa capacité à générer un impact à échelle locale et qui souhaite l’amplifier va entamer un processus de changement d’échelle. De telles entreprises intrinsèquement hybrides, en cela qu’elles combinent des logiques institutionnelles, sociales et commerciales, n’échappent pas à la complexité du terrain. En pratique, les stratégies de changement d’échelle résultent soit d’une évolution dans le temps, soit d’un produit de stratégies spécifiques. Nous nous intéressons dans ce mémoire aux différentes stratégies qui s’offrent à elles, dans la mesure où elles ne portent pas atteinte à leur mission sociale.
Si le changement d’échelle des entreprises sociales est souvent abordé au sens de la gouvernance ou en tant qu’alternative à l’économie de marché, il est rarement rattaché à l’implication d’acteurs externes. Pourtant, les entreprises y ont de plus en plus souvent recours, qu’il s’agisse de programme de formation, de mentorat, d’incubation ou de consulting. Notre étude se concentre sur les stratégies de changement d’échelle issues de la collaboration entre les agents de changement externes et internes. Nous avons mené une étude de cas sur un cabinet d’accompagnement expert en stratégie de la scalabilité des entreprises sociales. Cet angle d’analyse nous a permis de considérer le rôle de la planification stratégique dans l’évolution des entreprises sociales, mais aussi et surtout celui du rapport de prescription entre accompagnant et accompagné.