Mémoire d’Antoine Piollat.
Le mémoire s’intéresse à l’évolution des Scouts de France entre les années 1930 et nos jours. Sur la période, on s’intéressera à la conduite de changement menée via l’éducation au politique portée – explicitement ou non – auprès des jeunes adultes suivant le parcours éducatif de l’association. Une lecture proposée sous le prise de revues internes.
Chez les Scouts de France et les Scouts et Guides de France, la question du politique est centrale mais l’éducation au politique est pourtant peu formalisée. Ayant pour projet de former des citoyens heureux, utiles, actifs et artisans de paix, ces associations développent une éducation au politique, travaillent des modes de participation citoyennes via leur fonctionnement associatif, et prennent leur place dans leur environnement institutionnel (État, Église, éducation populaire), en défendant leurs intérêts et prenant position. L’éducation au politique chez la branche aînée (17-21 ans), se construit dans une tension entre la volonté de neutralité de l’association et l’autonomie des jeunes adultes. L’étude des revues de la branche aînée permet de mettre en avant l’ambition claire de politiser les jeunes lors de la Route (1924-1967). Après la crise de la Route (1957), résultant d’une trop forte divergence entre la branche et son mouvement, l’éducation au politique se voit plus lisse, et quelque peu dépolitisée par la suite, et la question internationale devient un prisme structurant de compréhension du monde. Enfin, le passage en 2007 à une revue destinée à l’ensemble des adultes du mouvement redéfinit le rôle pédagogique et politique de l’outil, qui ne constitue plus de lien entre les jeunes adultes, et ne laisse plus de terrain à l’expression de l’autonomie politique de la branche.
Mots clés : éducation, politique, scoutisme, jeunesse, revues.