Mémoire de Lisa Ladenburger.
L’association Emmaüs Mundo, axée sur le réemploi solidaire, combine actions sociales et écologiques. Cette recherche explore son rôle dans la transition sociétale, l’engagement politique, et les pratiques de consommation durables. Elle analyse les liens de solidarité entre donateurs, salariés et clients, et leur impact sur l’inclusion sociale.
Mon étude révèle une ambivalence entre la perception des usagers d’Emmaüs Mundo (donateurs et clients) et celle des salariés, qui sont au cœur de l’action sociale. Les usagers adoptent une démarche majoritairement intéressée, visant des bénéfices personnels. Pour les donateurs, l’acte de don engendre un lien de réciprocité, moins perceptible chez les clients. Bien que l’image de marque d’Emmaüs attire les usagers, la mission d’insertion sociale et l’impact écologique du réemploi restent mal compris.
En conséquence, la solidarité est souvent absente des motivations des usagers, qui ne saisissent pas l’impact positif de leurs actions sur l’environnement. L’activité de réemploi, bien qu’impliquant ces deux groupes, ne parvient pas à créer un véritable lien social. En revanche, les salariés en insertion s’affirment comme des acteurs engagés, développant des liens de solidarité et un fort sentiment d’appartenance. Cependant, des « démissions de solidarité » peuvent émerger, provoquées par un déséquilibre entre l’intérêt collectif et les intérêts individuels.
Finalement, bien que le modèle de réemploi réussisse en matière d’inclusion sociale, il a du mal à établir un lien engagé et solidaire entre salariés et usagers. Si l’activité soutient la transition écologique grâce à une structure solide, le manque d’engagement solidaire des usagers fragilise son impact à long terme. De plus, la professionnalisation du secteur associatif menace l’image originelle d’Emmaüs.