Les associations d’éducation populaire dans les ressorts de la gestion néolibérale : une étude de cas à Saint-Etienne

Mémoire de Julie Champagne.

Cette recherche s’intéresse aux transformations récentes du monde associatif (professionnalisation, gestionnarisation, diversification des modes de financements, etc.) à leur impact sur les projets politiques des associations d’éducation populaire ainsi que les modifications des rapports de pouvoir entre associations et pouvoirs publics.

Souvent pensées ou dépeintes comme des laboratoires des transformations sociales visant plus d’égalité et de justice, les associations d’éducation populaire sont pourtant traversées par des phénomènes sociaux dans lesquels s’expriment des rapports de pouvoir. Aujourd’hui fortement impactées par les transformations du monde associatif (professionnalisation, raréfaction des subventions et diversification des modes de financements, recours croissant aux outils de gestion, etc.) les associations d’éducation populaire voient leurs projets politiques être progressivement transformés par un phénomène d’accroissement bureaucratique qui n’a de cesse de se répandre d’autant plus efficacement qu’il n’est pas perçu dans sa dimension idéologique néolibérale. Si cette idéologie gestionnaire s’impose comme un nouveau modèle au sein des associations d’éducation populaire, elle entraîne avec elle une reconfiguration des rapports de pouvoir qui s’y exercent. Dans cette enquête, menée à Saint-Etienne au sein d’un groupe mixte de chercheur·euses universitaires et associatifs, les associations d’éducation populaire sont observées comme des espaces sociaux dans lesquels les individus s’expriment dans ce qu’ils·elles sont : modelés par les normes, fruits d’une construction sociale, entretenant d’étroites relations avec le reste du monde social.