Mémoire de Nathalie Da Silva.
Cet écrit tend à expliciter la notion de l’économie collaborative et à éclairer la structuration des plateformes collaboratives, qui à la différence des plateformes capitalistes, s’organisent de manière plus horizontale avec une répartition équitable de la valeur ajoutée. Afin de s’émanciper du modèle marchand, elles créent des articulations entre les initiatives de l’Economie Sociale et Solidaire et les communs numériques.
A travers une coopérative nommée Socoop, nous verrons en quoi ces plateformes peuvent proposer des solutions innovantes à des problèmes émergents. En effet, plusieurs lieux de concerts et des réseaux de professionnels de musiques actuelles se sont dotés collectivement d’un outil de billetterie solidaire : Soticket, afin de lutter contre la marchandisation et l’industrialisation de la culture. L’effet de la numérisation a profondément transformé le marché de la billetterie, alors monopolisé par un petit nombre d’acteurs extérieurs qui prélèvent à leur profit une partie générée par le secteur culturel. Ces grands groupes de communications et de distributions captent aussi les données clients qui vont être exploitées et monétisées. La mutualisation entre les acteurs des musiques actuelles autour de la construction d’un outil commun, leur a permis de s’affranchir de ces intermédiaires et de reprendre la main sur les données. Ce mémoire vise à renseigner comment le développement de ce type de plateforme peut tendre vers une économie plus solidaire à travers des pratiques innovantes, inscrites dans les valeurs de l’ESS et les communs.