L’expérimentation d’une mesure d’impact au sein du mouvement e-graine

Mémoire de Léo Dubrana.

Mon mémoire porte sur la question de la mesure d’impact dans l’ESS et plus particulièrement dans le milieu de l’éducation populaire. En m’appuyant sur l’expérimentation d’une mesure d’impact sur un programme d’éducation aux migrations mené par e-graine, je questionne le rôle, la nécessité et les limites de ces démarches évaluatives.

La mesure d’impact dans l’éducation populaire amène des questionnements. Les évaluations sont le plus souvent menées dans un objectif de contrôle de l’efficacité des fonds accordés. Cette situation s’oppose à l’identité même de l’éducation populaire. Une évaluation doit avant tout rester dans une démarche d’amélioration des actions et répondre aux besoins du collectif. La démarche de e-graine dans l’éducation populaire a pour but que chaque individu soit acteur du changement et répond à un manque d’engagement de l’Etat. Elle rentre alors en contradiction avec une mesure d’impact qui vise le quantitatif pour prouver son utilité sociale. Il existe un danger de mettre en place une logique de performance, de plus en plus présente dans les démarches d’évaluation. La mesure d’impact dans l’éducation populaire doit trouver des méthodes adaptées aux actions proposées par les associations. Nous avons noté une nécessaire implication de toutes les parties prenantes du programme pour une meilleure acceptation et engagement dans la démarche. Elle doit s’inscrire également sur le long terme et donner une place plus importante au qualitatif. Ainsi la mesure d’impact du programme « Un Univers Citoyen » a révélé, malgré des insuffisances de recul dans les résultats, quantitatifs et géographiques, l’impact social fort sur les animateur•rice•s et des retours forts et positifs des parties prenantes par exemple. Les acteur•rice•s de l’éducation populaire doivent se réapproprier ces démarches.