Mémoire de François Joly.
Salinas est à ce moment charnière de son histoire où son système coopératif s’est généralisé à l’ensemble des sphères de l’économie (finance, commerce, production industrielle, agricole et artisanale…) mais ne dispose pas encore d’une structure de gouvernance stratégique efficace. La prochaine étape consiste à influencer d’autres espaces économiques pour les convertir au coopératisme. Quelques exemples ont déjà montré que cela était possible mais pour que ce mouvement soit d’ampleur, il doit s’appuyer sur une doctrine forte. Selon Jean-François Draperi, « il est peut-être temps pour le mouvement coopératif de penser les innovations coopératives contemporaines à partir d’un nouveau modèle théorique. »
Cette étude rappelle qu’une telle perspective n’est pertinente que si l’on prévoit des marges d’adaptation à chaque contexte et si l’on tire les enseignements des expériences existantes. Les systèmes généralisés présentent de nombreuses spécificités qui ont été peu étudiées. Si le coopératisme ciblé répond à certains problèmes au cas par cas, le coopératisme généralisé se donne pour mission d’en traiter les racines. Il propose un modèle de société à part entière qui envisage de lutter contre l’hégémonie culturelle du capitalisme sur le terrain des idées économiques mais aussi politiques. Fort de cette ambition, le coopératisme s’appuie sur la participation de tous pour créer des liens de solidarité particulièrement étroits et améliorer l’intégration de tous dans le développement économique d’une région.