Mémoire de Justine Jesupret.
Les Scop sont à un tournant de leur histoire : à peine reconnues, de nouvelles formes coopératives ont émergé à leurs côtés (Scic, CAE…). La loi Économie Sociale et Solidaire reconnaît les acteurs et les dynamise, reconfigurant la place de chacun, tandis que d’autres types d’entreprises, dites sociales, se développent, et que d’autres formes de travail, autour du vocable d’économie collaborative, émergent, rencontrant un succès d’estime croissant. Dans ce contexte, les adhérents historiques du mouvement coopératif sont challengés, et les nouveaux doivent trouver leur place. L’idéal coopératif se transforme et le militantisme tend à s’essouffler.
À lʼheure où la question de la représentativité syndicale est posée, la question de l’identité de ces organisations, comme celle de leur visibilité et de leur lisibilité, est essentielle. Dans une société dominée par le jeu des médias, on voit bien qu’il ne suffit plus de fédérer un grand nombre d’adhérents pour être tout à fait légitime. À la représentation par le vote s’est ajoutée une forme de représentation par la part de voix sur le marché des médias.
En outre, les coopératives se sont souvent institutionnalisées, construisant et entretenant avec les pouvoirs publics des relations de proximité. Si les coopératives ont un statut bien spécifique dans l’univers entrepreneurial, elles sont néanmoins elles aussi confrontées à l’arrivée de nouveaux entrants, lesquels sont tentés de les contourner ou de les concurrencer.
Face à l’ensemble de ces changements, fort de sa place aujourd’hui, mais conscient des défis qui sont les siens, le mouvement Scop a réfléchi à son plan de développement 2016-2020, lors de son Congrès 2016.
L’Union Régionale des Scop du Grand Est se doit d’asseoir ce développement à son échelle. Grâce à l’impulsion du congrès, elle est entrée dans une dynamique nouvelle dans laquelle les adhérents souhaitent davantage se rencontrer, échanger. Dans d’autres unions régionales comme celle de Rhône-Alpes, il a été prouvé que plus d’une Scop sur trois 79 étaient à l’origine d’une création de nouvelle Scop. Les adhérents constituent donc un bon moyen de prescription du mouvement sur leur territoire et grâce à une communication adaptée et à une animation forte sur les territoires, ils peuvent devenir ambassadeur de la « marque Scop ». Ce résultat a poussé l’UR Grand Est à réfléchir à l’importance de sa communication.
Compte-tenu des forces et opportunités qui ont été recensées lors de l’analyse stratégique, l’UR est en mesure de se donner les moyens de faire des efforts de communication auprès de ses adhérents mais aussi auprès de ses partenaires.
La communication institutionnelle qu’elle met en place pour les deux ans à venir va permettre de changer significativement la vision qu’on les adhérents et les partenaires du mouvement. L’UR va développer une communication événementielle réservée aux adhérents mais également en interaction avec les acteurs locaux et multiplier les supports de communication interne pour devenir omniprésente chez les adhérents.
A travers un plan de communication bien ficelé mêlant actions de communication interne et externe avec une identité visuelle nouvelle, l’UR va gagner en visibilité et lisibilité sur la région. La bonne gestion et régularité des actions de communication vont permettre aux adhérents de développer un sentiment d’appartenance fort aux « Scop et Scic du Grand Est » et devenir ambassadeurs pour à leur tour porter les valeurs, principes et messages véhiculés par le mouvement.