Mémoire de Marie Laurent.
Cette recherche questionne une organisation non hiérarchisée du travail en cuisine à la lumière des enjeux historiques liés à l’autogestion et à l’émancipation au travail.
Nous nous intéressons aux restaurants membres du Grenade, une coopérative lyonnaise à intérêt collectif qui essaime un nouveau modèle dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le Grenade est un groupement sous forme de coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui réunit des entreprises coopératives (SCOP) portées par des idéaux politiques et sociaux de résilience, d’artisanat, de démocratie et d’écologie.
Au sein des entreprises de la restauration membres du Grenade, nous proposons d’identifier les éléments majeurs qui nous semblent concerner la logique émancipatrice et transformatrice des pratiques autogestionnaires adoptées en cuisine.
La recherche questionne l’impossibilité de théoriser et circonscrire l’autogestion au travail, et propose l’analyse des mises en place des pratiques autogestionnaires qui ne peuvent se répliquer d’un restaurant à un autre.
En faisant état de ce qui est en terme de violence dans les cuisines traditionnelles, ce mémoire interroge la présence de formes de violence dans une cuisine en autogestion. Nous nous intéressons aussi à l’idée de la compétence et remarquons qu’elle se lie étroitement, dans les restaurants autogestionnaires au sein desquels nous avons mené notre enquête, à un rapport éthique au travail.
Finalement, la recherche tend à deux mises en lumière. La première est celle d’une forme de dégénérescence de l’autogestion propre au travail en cuisine, à laquelle nous proposons des leviers de solutions collectives.
La seconde mise en lumière est la considération d’une appropriation des pratiques autogestionnaires comme participante de la dynamique de politisation de l’organisation du travail.