Mémoire de Charlotte Janson.
Ce mémoire de sociologie consiste en une ethnographie des CIGALES d’Île-de-France, des clubs d’investisseurs citoyens qui ont vu le jour dans les années 1980. Il consiste en une enquête par questionnaire, entretiens et observations, visant à comprendre cette initiative pionnière du secteur de l’ESS.
La finance solidaire a des racines anciennes (XIXe siècle) et a connu un renouveau important dans les années 1980. Les premières initiatives cherchaient à la fois à financer des projets à visée écologique, sociale, culturelle, et à faire face au « creux bancaire », soit un accès restreint au crédit bancaire pour certaines personnes en difficulté économique. C’est dans ce contexte qu’est née l’association des CIGALES – Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire, en 1983. Ce sont des clubs de capital-risque, qui ont une durée de vie de dix ans, et au sein desquels se réunissent des individus qui mettent une partie de leur épargne en commun. Ils choisissent ensuite de financer des projets, selon des critères qui doivent répondre à ceux de la charte nationale. Cette initiative interroge des pratiques qui sont à la fois militantes et économiques, et qui ont à voir avec un engagement par la pratique économique, mais aussi contre un système économique dominant. A travers une enquête ethnographique, par entretiens, et par questionnaire, ce mémoire vise à interroger les pratiques de ces épargnants qui ont la particularité très rare d’être aussi investisseurs, en les mettant en regard avec leurs trajectoire. La première partie interroge ainsi les spécificités d’un engagement qui passe par l’épargne, et la seconde met en lumière les pratiques de ces investisseurs qui doivent trouver un équilibre entre engagement et contraintes financières.