Mémoire de Léa Pettgen.
Ce mémoire présente les résultats d’une enquête sociologique réalisée dans le cadre du projet Territoires à VivreS auprès de différents acteurs pour répondre à cette problématique : comment les prix des denrées sont fixés entre producteurs et initiatives d’accès digne à l’alimentation durable dans quatre métropoles françaises ?
Dans un contexte d’instabilité des prix et revenus agricoles ainsi que des financements des associations de solidarité alimentaire alternatives, il apparaît que la précarité existe en amont et à l’aval du processus de distribution ou de vente. Les acteurs étant confrontés à diverses contraintes et problématiques au quotidien, il y a rarement de méthode définie d’objectivation et de négociation des prix, que ce soit du côté des porteurs d’initiative ou des agriculteurs, y compris en circuits courts. Les difficultés rencontrées par les initiatives agissant pour un accès à une alimentation digne et la situation des agriculteurs qui sacrifient leur rémunération pour fournir des produits les plus accessibles possible devraient alerter plus largement et nécessiteraient un dispositif d’aide pérenne. Plusieurs solutions se dégagent de cette étude, notamment au niveau local telle que l’implication des producteurs et les organismes d’accompagnement agricole dans la gouvernance des projets alimentaires de territoires. Cependant, aussi ambitieuses et nécessaires soient-elles, les initiatives d’acteurs isolées ne suffiront pas à changer la trajectoire dans laquelle nous sommes engagés. Les modèles d’initiatives étudiés les plus durables étant ceux ancrés dans des politiques publiques nationales et territoriales stables, il apparaît nécessaire de les généraliser pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et du droit à une alimentation digne et durable.