Mémoire de Léo Begin-Doisy.
Le chômage de longue durée, expliqué par les néoclassiques (rigidités) et les keynésiens (macroéconomie), persiste malgré les politiques publiques. L’ESS propose l’IAE (1970) et les TZCLD (2016). Une étude dans la Nièvre montre des tensions théoriques mais des complémentarités pratiques, suggérant une approche territoriale intégrée.
Le chômage de longue durée, apparu comme catégorie statistique dans les années 1970, reste un défi structurel interprété différemment par les courants économiques. Les néoclassiques y voient le résultat de rigidités du marché et d’un manque d’incitations pour les chômeurs, tandis que les keynésiens insistent sur son caractère macroéconomique et involontaire, lié à une insuffisance de la demande globale. En France, les politiques publiques ont évolué : après des mesures inspirées du keynésianisme visant à soutenir les demandeurs d’emploi, les approches néoclassiques dites « d’activation » (incitations, formations, obligations) ont pris le relais. Pourtant, ces politiques n’ont pas permis de réduire durablement ce phénomène, en partie parce qu’elles ont négligé une approche interdisciplinaire et globale du problème.
Face à cette persistance, l’économie sociale et solidaire (ESS) a proposé des alternatives innovantes. Dès la fin des années 1970, l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) a émergé comme un outil visant à réinsérer les chômeurs de longue durée par le travail, en combinant accompagnement social et activité économique. Plus récemment, en 2016, l’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) a été lancée, reposant sur la création d’Entreprises à But d’Emploi (EBE) pour absorber localement le chômage de longue durée.
Ce mémoire analyse l’histoire et les tensions entre ces deux dispositifs, ainsi que leurs complémentarités, à travers une étude de cas.