La place du travail social dans l’hébergement solidaire des exilés chez des particuliers : une redéfinition innovante du travail social ?

Mémoire de Mégane Reginal.

Ce mémoire a pour ambition de comprendre la place du travail social dans l’hospitalité privée, de produire une typologie des formes d’accompagnement social et de questionner la pratique innovante du travail social dans des programmes d’hébergement citoyen désignés eux-même comme novateurs.

Affectée par la mise en oeuvre de politiques migratoires restrictives, l’hospitalité publique n’est pas en mesure d’accueillir toutes les personnes exilées en besoin d’hébergement. En réaction à cette situation – relayée par les médias ou observée en bas de chez soi dans les campements – quelques habitants ont ouvert la porte de leur domicile. Cette initiative individuelle, multipliée par dizaine à partir de 2015, s’est confrontée à plusieurs limites. Face au besoin d’encadrement et au nombre toujours grandissant d’exilés à la rue, des projets d’associations bénévoles et professionnelles se sont progressivement développés. Dans cette même optique, la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au Logement (DIHAL) a lancé en 2017 un appel à projet d’hébergement citoyen. Actuellement à l’état d’expérimentation, l’intégration du travail social au sein des pratiques d’hébergement citoyen, constitue une potentielle innovation sociale. Pour comprendre la place du travail social dans l’hospitalité privée, une enquête a été menée auprès de cinq programmes d’accueil. L’analyse des données empiriques a permis de produire une typologie des formes d’accompagnement social ainsi que questionner la pratique innovante du travail social.