Les inégalités de genre dans l’ESS

Mémoire de Garance Kedadouche.

L’ESS est une économie très féminisée portant l’égalité au cœur de ses valeurs. Est-elle pour autant exemplaire dans ses propres pratiques ? A partir d’une enquête qualitative, ce travail analyse la place des femmes, les mécanismes de reproduction sociale et les dynamiques propres à l’ESS, et invite à renforcer la lutte contre les inégalités.

L’égalité étant au cœur des enjeux et des actions de l’ESS, l’égalité de genre s’inscrit dans les valeurs mêmes de cette économie.
La surreprésentation des femmes pourrait laisser penser qu’elle constitue une économie exemplaire en matière d’égalité, cette préconception mérite d’être interrogée.
On peut ainsi se demander si l’ESS reproduit les mêmes inégalités de genre que l’économie classique ou si elle offre de meilleures conditions pour atteindre l’égalité ?
Au travers d’entretiens qualitatifs avec six salarié.es de l’ESS, ce travail s’intéresse à la place des femmes dans cette économie, notamment à la reproduction sociale ainsi qu’à la surreprésentation des femmes et la segmentation professionnelle de celles-ci dans une économie marquée par la précarité. Ce mémoire explore les causes de ces inégalités et les freins à une égalité de genre.
Il aborde la question de l’isomorphisme de l’ESS, la conduisant à ressembler davantage à l’économie même qu’elle tente de contrer et donc à en reproduire les biais et travers. Mais l’ESS fait également face à des dynamiques créatrices d’inégalités de genre qui lui sont propres. Ce travail fait ainsi le constat d’un double rapport de domination pour les femmes dans l’ESS et invite à passer à l’action pour renforcer et systématiser les actions de lutte contre les inégalités de genre dans l’ESS.