Mémoire de Loïs Mallet.
Il est question de la décroissance énergétique au sein des associations environnementales avec une perspective générationnelle. Il s’agit de comprendre les raisons d’un soutien à la taxe carbone (face aux quotas carbone individuels), du déclin de l’opposition au nucléaire et des liens entre politiques d’énergie et perspective d’un effondrement.
Étudier les politiques de décroissance énergétique avec dix-huit associations environnementales françaises ancre cette recherche dans les réalités politiques existantes. Malgré les défauts inhérents à la taxe carbone, il apparaît que son alternative, le rationnement du carbone en tant que dispositif de répartition de quotas individuels d’émission de CO2, reste impensée. Plutôt que de changer de dispositif, les associations ont préféré revisiter la taxe carbone et inclure les entreprises dans l’effort fiscal. Cette stratégie a la caractéristique de désengager de la transition écologique les personnes – en tant que sujets – puisqu’elles ne sont sollicitées que pour réagir mécaniquement à des signaux prix, et d’autant plus que l’effort des entreprises ne les concerne pas. Simultanément, le nucléaire et la perspective de l’effondrement interviennent avec force dans les trajectoires de décroissance énergétique. De nouveaux phénomènes politiques en matière de nucléaire sont ici documentés et analysés comme le fait que les associations récentes, dont toutes celles de jeunesse, ne s’opposent plus à cette technologie. Enfin la perspective de l’effondrement, largement répandue dans les associations, a la capacité de remettre en cause les directions engagées par le souci de la résilience et de l’autonomie. Néanmoins, sa prise en compte stratégique par les associations est difficile car sa compatibilité avec le paradigme de la transition écologique n’est pas évidente.