L’habitat coopératif à l’épreuve du concept du commun

Mémoire de Loïc Rigaud.

Au travers de l’exemple de l’habitat participatif Le cairn à Lyon et de la coopérative d’habitants du Groupe du 4 mars , l’auteur a identifié dans ce travail des pratiques de mise en commun pour déterminer si le modèle de l’habitat coopératif peut être considéré comme un commun à même de transformer la politique du logement en France ?

L’habitat participatif émerge en France depuis les années 2000 et entend devenir une troisième voie du logement en France en mettant l’habitant au cœur de son habitat. Un modèle qui, pour certains projets d’habitat coopératif, se veut non spéculatif, construit comme une alternative à la propriété individuelle et à la location. Pour cela, les groupes d’habitants se sont inscrits dans des démarches citoyennes, collectives et politiques que les chercheurs inscrivent dans le mouvement des communs (Miralles Buil, 2017).

Au travers une étude de cas, l’auteur a identifié dans ce travail des pratiques de mise en commun en fondant son analyse sur les principes de la « praxis instituante » décrit par Dardot et Laval (Dardot et Laval, 2015). Il mobilise ensuite le concept des communs sociaux pour interroger l’accessibilité locale réelle et démocratique de son terrain d’étude, la politisation de son action et l’implication sur son territoire.

En conclusion, l’auteur démontre la nécessité de démocratiser l’habitat coopératif pour renforcer son accessibilité au plus grand nombre, en favorisant son institutionnalisation dans le cadre d’un partenariat renforcé avec l’État, les collectivités locales et les bailleurs sociaux. Pour éviter le piège de l’isomorphisme institutionnel qui risque de le priver de ses capacités transformatrices, l’auteur préconise de maintenir un « agir en commun » comme condition indispensable à l’émergence d’une nouvelle façon d’habiter.