L’impact de l’institutionnalisation des associations d’éducation populaire.

Mémoire d’Alexandra Thomas.

Ce mémoire retrace le processus d’institutionnalisation des associations d’éducation populaire et la construction d’un lien rapproché avec l’Etat, sous un angle historique. Cette analyse met en lumière l’évolution des interactions entre ces associations et l’Etat depuis les années trente et développe quel en est l’impact aujourd’hui.

Ce mémoire est la démonstration que le concept d’éducation populaire a évolué au fil du temps autour d’un processus : son institutionnalisation, des années 1930 jusqu’à aujourd’hui. On analyse la manière dont ce processus a impacté les associations d’éducation populaire. Il se décompose en trois périodes. À partir de 1930, le contexte de l’entre-deux guerres et l’après-guerre a porté une attention particulière à la jeunesse. Ainsi de nombreux mouvements se sont développés et leur reconnaissance auprès de la société civile et de l’Etat est la première étape de leur institutionnalisation. Par la suite, l’Etat, à partir des années 1960, a favorisé la professionnalisation du secteur de l’éducation populaire et construit un cadre administratif pour adapter le travail de ces associations à ses besoins. C’est la deuxième étape qui donne une légitimité à l’éducation populaire. La troisième période, après les Trente Glorieuses, marque l’influence des politiques néo-libérables et la mise en place de la décentralisation comme facteurs de changement pour ces associations. Elles se retrouvent mises en concurrence entre elles, piégées par le financement par appels à projet et la rationalisation qui s’immisce dans leurs structures. En somme, les cadres institutionnels, qui dans un premier temps ont été bénéfiques pour acquérir une légitimité et une reconnaissance, tendent à s’approprier, circonscrire et donc limiter l’objet politique premier de ces associations.