Mémoire de Manon Radicchi.
Ce mémoire s’inscrit dans un stage effectué dans l’association Scicabulle, accompagnant des collectifs de l’ESS à résoudre des problématiques structurelles, à travers des temps de travail facilités par des méthodes d’animation participative (MAP). Il tente de démontrer l’impact des MAP sur le développement du pouvoir d’agir individuel et collectif.
Dans le contexte de crise politique et sociale que nous connaissons aujourd’hui, des espaces de contre-pouvoir se cristallisent autour d’une nouvelle forme d’engagement. Les institutions ne sont plus représentatives ; les citoyens s’en détachent et se tournent davantage vers des liens et mouvements de proximité. On peut parler d’une évolution du lien social, qui prend corps dans l’associativité et notamment à travers les structures de l’Économie Sociale et Solidaire, et qui tend vers une cohésion profonde de la société – en réconciliant individualités et collectif. Pour faire advenir ce nouveau lien social, certains disent qu’il est judicieux de structurer les collectifs isolés de l’ESS en un mouvement – politique. Postulant cet objectif, nous pouvons distinguer deux étapes : rendre chaque collectif autonome et puissant, puis fédérer ceux-ci en un mouvement porteur d’un imaginaire désirable commun. Nous nous intéressons dans ce mémoire à la première étape, au travers d’une étude de cas sur les interventions de Scicabulle, association facilitant des temps de structuration de collectifs de l’ESS. Il s’agit alors de s’interroger sur la mesure dans laquelle ces interventions – prenant la forme d’ateliers participatifs facilités – permettent de rendre les collectifs autonomes et puissants à travers leur structuration ; autrement dit de renforcer le pouvoir d’agir des individus au sein de ces collectifs et des collectifs eux-mêmes.