L’institutionnalisation des outils communautaires dans la Réduction des Risques – Le cas de Plus Belle la Nuit (PBLN)

Mémoire de Camille Scheiner.

L’approche de Réduction des Risques trouve son origine dans les combats militants et communautaires autour de l’apparition du Sida. Ce travail tente de dépasser la tension entre communautaire et institutionnel dans la prise en charge des usagers de drogues, par l’étude de la notion d’empowerment, mêlant les avantages des deux approches sanitaires.

Dans ce travail de recherche, nous souhaitons mettre en avant deux dynamiques présentes dans le développement de la Réduction des Risques, qu’en apparence tout oppose dans le domaine sanitaire et social ; d’abord la dynamique communautaire, puis la dynamique institutionnelle. En effet, le secteur militant à l’origine des combats liés au Sida dans les années 80 tient un discours très critique du processus d’institutionnalisation des outils de santé communautaire. Nous tentons ensuite de dépasser cette binarité et les paradoxes qui y sont liés, en étudiant la notion d’empowerment des usagers, permettant ainsi de réconcilier ces approches dans une logique de complémentarité.

Nous posons la question suivante : De quelle manière une organisation institutionnelle peut-elle rester un dispositif d’empowerment individuel et communautaire ?

Nous tentons de répondre à cette question à travers l’étude de la microstructure Plus Belle la Nuit (hébergée par l’association médico-sociale Bus 31/32), en mettant en avant d’une part leur rôle de traducteur ; créer et tirer avantage de liens de confiance entre publics concernés, acteurs institutionnels, et partenaires. D’autre part, la RdR n’étant pas « hors-la-loi mais avant la loi » (Perez, 2017), PBLN détient un réel pouvoir d’innovation sociale.