Mémoire de Laetitia Gawlik.
Le Mouves fédère les « entrepreneurs sociaux » : éminemment politique, l’association a élaboré un important plaidoyer. Cependant, le positionnement politique des adhérents du Mouves est pluriel, tout comme leur degré d’engagement. Cela nous amène à questionner le positionnement politique du Mouves et sa volonté de rassembler le champ de l’ESS.
Tout d’abord, ce mémoire aborde en quoi le Mouves est une association politique notamment par son plaidoyer. Les mobilisations du Mouves sont en effet au cœur de sa stratégie de consolidation de sa place au sein du champ de l’ESS. Bien qu’il soit au cœur de l’action de l’association, les adhérents ne s’investissent que peu dans ce plaidoyer politique. Ce sont les membres actifs, des adhérents particulièrement impliqués, qui s’engagent sur ce volet.
La deuxième partie étudie les adhérents du Mouves et leurs profils politiques, plutôt hétérogènes, qui se traduisent par différentes visions politiques et différentes utopies économiques. Ces représentations entrent parfois en contradiction, notamment sur la place de l’ESS par rapport au marché économique. Ces divergences ont deux conséquences : générer des conflits « pacifiques », et aboutir à une non-réadhésion de nombreux adhérents.
Enfin, la démarche du Mouves pour s’imposer dans le champ de l’ESS est celle du rassemblement, par-delà les clivages et les différences de représentations économiques. Le Mouves entreprend de fédérer les acteurs de l’ESS sous l’identité collective d’entrepreneur social, notion qui permet à chacun de se reconnaître. Cette démarche du Mouves, loin de se cantonner uniquement au rassemblement sous une notion, semble se reconfigurer afin de devenir un acteur de l’ESS puissant, capable de représenter les intérêts d’un patronat « progressiste ».