Mémoire d’Oriane Lanseman.
Dans ce mémoire nous nous sommes demandé qui étaient les mères seules et quelles étaient les catégories les plus adéquates pour analyser leur situation de pauvreté laborieuse. En alliant méthodologies quantitatives et qualitatives (notamment à travers une enquête de terrain auprès de mères seules salariées d’un chantier d’insertion et de travailleurs sociaux), nous avons pu confronter les catégories que nous avons défini aux expériences des mères seules dans les dispositifs de mise en emploi.
Avec l’évolution des structures familiales suite au recul du dogme religieux, au déclin de la nuptialité et à la simplification des procédures de divorce, il est de plus en plus difficile de définir ce qu’est un parent seul. Les mères seules sont devenues, depuis les années 1970 en France, une catégorie d’action publique, un objet de recherche et une catégorie statistique. C’est une population particulièrement vulnérable face à la pauvreté et la précarité. Elles ont aujourd’hui en effet un risque de connaître une situation de pauvreté à un moment donné de leur vie deux fois plus élevé que les familles nucléaires composées de deux parents et de leur(s) enfant(s) et le fait d’avoir un emploi ne permet pas toujours d’éviter tout risque de pauvreté. On compte en effet 460 000 mères seules parmi les plus de 2,5 millions de travailleurs pauvres français. Après avoir défini et précisé les catégories utilisées dans nos travaux sur les mères seules travailleuses pauvres dans une première partie, nous avons pu confronter ces concepts et catégories au vécu des acteurs avec une deuxième partie consacrée à l’accompagnement des mères seules dans les dispositifs de mise en emploi, notamment l’accompagnement de mères seules salariées d’un chantier d’insertion et de mères seules allocataires du RSA.