Mémoire de Romain Guignot.
Baisse croissante des subventions publiques à l’Economie Sociale et Solidaire et hausse des besoins sociétaux pousse certaines structures associatives à réagir en hybridant leur modèle socio-économique. L’entrepreneuriat social y prend d’ailleurs une place prépondérante pour tenter de faire face à ces paradoxes à la fois humains et monétaires.
Sortir des carcans sociaux et culturels, agir pour autrui, s’émanciper intellectuellement et politiquement parlant, développer ses compétences, le tout dans un projet collectif ; voilà l’image de l’engagement associatif. L’association loi 1901 est en premier lieu créatrice de lien, peut-être même avant d’être d’intérêt général. Les organisations publiques se voient obstruées entre nouvelle rivalité concurrentielle, tabous de la modernisation et, désir d’entreprendre pour s’émanciper de l’argent public. Oui mais à quel prix ? Diversifier ses ressources est une hybridation qui n’est pas sans conséquences. Fondées sur un but de non lucrativité, jusqu’où sont-elles prêtes à aller ? Trop souvent réduit à un statut, le fait associatif doit gagner à être soutenu par l’Etat providence et être accompagné dans ses questionnements de survie et de stratégie. Contributrice à hauteur de 10% du P.I.B. Français et actrice de l’Intérêt Général, l’association continue pourtant à se buter à ne pas être valorisée par son modèle intrinsèque tant au niveau national qu’au niveau européen. Impulser une nouvelle dynamique territoriale et internationale co-construite est une démarche déjà entamée mais qui gagne encore de la voix. Entreprendre le changement doit-il donc seulement relever de l’entrepreneur social ou découle-t-il d’une force collective ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre tout au long de ce mémoire.