Mémoire d’Alice Grippon.
Au même titre que le contrôle de gestion, les analyses stratégiques, les plans de communication ou la GRH, la gestion de l’information et plus précisément des archives mérite d’être interrogée. Celles-ci, qu’elles soient la simple trace d’une activité, qu’elles aient une valeur de preuve ou qu’elles soient chargées de l’Histoire de l’organisation, sont souvent mal perçues. Pourtant, elles symbolisent aussi la démocratie, la citoyenneté, des valeurs proches de celles de l’ESS.
Toute organisation produit ou reçoit des archives, elles peuvent être liées à son fonctionnement ou à ses activités. Les associations n’échappent pas à la règle. De la plus petite des associations sportives locales à la plus importante ONG à l’implantation internationale, toutes ont des archives reflétant leur histoire, traduisant leur fonctionnement, transcrivant leur action. Toutefois, passer d’un stockage purement physique des archives à cette gestion raisonnée n’est pas simple, il faut pour cela avoir conscience que la gestion des archives est un outil de gestion comme un autre, au même titre qu’un tableau de suivi des indicateurs ou qu’un planning, et que sa mise en oeuvre, qui peut paraître laborieuse et chronophage, est vertueuse. Ainsi, de manière semblable à l’appropriation par les associations des outils de gestion faits par -ou pour- le secteur privé ou le secteur public, nous sommes en droit de nous demander quel(s) usage(s) peuvent faire les associations de leurs archives ? Si leur gestion comporte des spécificités ? Et peut-être même si une gestion, qui leur serait propre, peut être définie, apportant du sens ? La gestion des archives dans les associations pourrait alors être assimilée aux outils de gestion du « sensemaking ». Se confronter à la réalité de terrain nous a également permis de mettre en lumière les relations réciproques qu’entretiennent les archives des associations avec les trois pôles constitutifs de la gouvernance associative.