Mémoire de Melvil Barnes.
Ce mémoire présente les spécificités des porteurs de projet de la finance solidaire au regard de celles de l’entrepreneur d’opportunité et de l’entrepreneur par nécessité de la théorie classique. Une étude menée sur un échantillon d’approximativement 190 porteurs de projet met en avant leurs principales caractéristiques.
La théorie classique a historiquement mis en avant un modèle d’entrepreneuriat spécifique basé sur le concept d’opportunité. Cet entrepreneuriat par opportunité, provenant de la tradition économique schumpétérienne, s’est peu à peu affirmé comme le modèle dominant. La majorité des financements publics sont encore aujourd’hui destinés à des entreprises considérées comme innovantes, entraînant la création d’emplois.
A l’opposé, l’entrepreneur par nécessité est lui largement décrié par les tenants de la théorie classique. Pourtant impulsée par les politiques publiques, son activité n’est pas considérée comme nécessaire dans les sociétés modernes. Une dichotomie s’est considérablement construite entre d’un côté un type d’entrepreneuriat d’opportunité dit « noble », et d’un autre côté un type d’entrepreneuriat dit « de survie ».
A travers l’énumération de ces caractéristiques, l’entrepreneur de la finance solidaire peut être quant à lui considéré comme atypique. Il s’agit dans la plupart des cas d’un individu en situation de déficit de capital, qu’il soit économique ou social. Il s’oppose de ce fait à l’entrepreneur par opportunité. Cependant, une étude menée auprès de son comportement durant la phase de création de son entreprise met en avant qu’il n’est pas non plus un entrepreneur créant son activité par nécessité, dans un objectif de survie économique.
Son inscription dans un processus complexe, mêlant une pluralité d’acteurs, explique sa réussite entrepreneuriale.