Mémoire d’Amivi-Sika Dogbolo.
Prônant la recherche de sens au travail et l’adéquation de celui-ci aux valeurs qui leurs sont chères, les cadres sont de plus en plus nombreux à se diriger vers l’économie sociale et solidaire. Ainsi, ce mémoire s’intéresse au rapport au travail de ces cadres, à leur identité professionnelle mais également aux dynamiques sociales traversant l’ESS.
Ce mémoire porte principalement sur l’analyse des nouvelles structures se décrivant comme relevant de l’ESS. Plus précisément, il s’agit de s’intéresser aux cadres de ces organisations qui émergent dans ce monde du travail si particulier. À cet effet, des matériaux d’enquêtes ethnographiques portant sur des structures résidants au sein d’un tiers-lieux dédiés aux « acteurs de la transition écologique et sociale » ont été mobilisés. L’enquête a révélé l’entretien d’un rapport expressif au travail mais également la présence d’une attention particulière portée aux « externalités » de son activité de travail. Travailler pour l’ESS n’est pas neutre pour ces cadres. Cela leur permet de se positionner dans la société en tant qu’individu plaçant son éthique et sa morale au centre de ces décisions. Leur travail s’avère être en parfaite symbiose avec leur convictions et idéaux personnelles. Il s’agit d’ailleurs d’un des aspects qui permet de qualifier ce groupe de cadres comme étant un « entre-soi professionnel ». Ce groupe professionnel se révèle socialement homogène. Si cette homogénéité n’est pas volontairement recherchée, elle fait office de « barrière à l’entrée », rendant ainsi l’accès plus difficile pour ceux qui ne leur ressemblent pas. Ainsi, alors que les postes les plus valorisés et rétributeurs de ce champ de l’économie semblent réservés à une certaine partie de la population, ne tend-elle pas à reproduire les schèmes de l’économie capitaliste ?