Mémoire d’Adèle Sulvic.
Comment s’organiser collectivement pour parvenir à un mode de société plus juste socialement et plus respectueux des limites planétaires ? C’est ce que tente d’élucider le réseau des oasis : organisés autour de 5 valeurs communes, ces groupes expérimentent au quotidien la sobriété et la vie collective afin de transmettre leurs apprentissages.
Notre étude s’est penchée sur le phénomène des oasis en France dans le cadre d’une transition écologique et sociale juste. Notre analyse nous a permis d’identifier ce réseau comme un mouvement social fédéré autour de la Coopérative Oasis et structuré autour de 3 piliers : une volonté politique localiste ; des valeurs écologiques surplombantes ; et des pratiques de développement personnel. Nous avons ensuite étudié ce projet alternatif au regard des 4 conditions identifiées par Dominique Méda pour l’émergence d’une société post-croissance : une nouvelle cosmologie, la réduction des inégalités afin de garantir l’inclusion, la définition de nouveaux indicateurs de richesse et la mise en récit. Les oasis, en leur qualité d’utopie concrète, étant elles-mêmes une mise en récit, nous avons consacré notre étude à la vérification des trois premières conditions. Il ressort ainsi que les oasis constituent un terrain approprié à la formation d’une ontologie en rupture avec le naturalisme imprégnant les sociétés occidentales. Nous avons également étudié la réduction des inégalités par le modèle économique proposé par les oasis à travers une lecture polanyienne, qui nous a permis de constater une tendance au désencastrement des sphères sociales et environnementales de la sphère économique. Enfin, l’analyse des rapports sociaux et de l’organisation des oasis permet d’identifier de nouvelles sources de richesse au sein de ce modèle : les relations dans le collectif.