Mémoire de Yannik Bigouin.
Ce mémoire est issu d’une recherche action avec l’hypothèse de départ qu’il y a un lien entre une forte identité territoriale et une vie associative dynamique. Il est composé de trois parties : l’explication des concepts (identité, sentiment d’appartenance…), une présentation de la Bretagne à l’aune des dynamiques collectives héritées de sa géographie et de son histoire, les conséquences sur la vie associative et une approche micro-territoriale qui croise les items développés auparavant.
La Bretagne est une région reconnue pour sa forte identité. Le sentiment d’appartenance de ses habitants y est constant. Elle est aussi perçue comme une terre d’associations. Il y-a-t-il un rapport entre ces deux données ? L’identité bretonne nourrirait-elle la vie associative, et de quelles manières ? C’est le sujet et l’hypothèse de ce mémoire. Après avoir expliqué les concepts d’identité, de sentiment d’appartenance, d’imaginaire et de culture puis la singularité bretonne, en particulier par l’histoire de pratiques collectives pour en comprendre les héritages, la démonstration se concentre sur les répercussions -qualitatives et quantitatives- du fait identitaire pour la vie associative de Bretagne. Ce n’est pas un facteur mais un bouquet d’indices factoriels révélés ici qui porte la vitalité associative bretonne : sentiment d’appartenance régional et infra-régional, structuration et représentation institutionnelle, politiques publiques, discours performatifs, place de la presse… La culture populaire, soutenue par un réseau associatif unique en Europe, y est particulièrement dynamique par sa créativité et son nombre de bénévoles. Pour l’illustrer, un petit territoire, le pays Pagan dans le Finistère est regardé plus particulièrement. Avec le soutien d’entretiens et d’un questionnaire, l’une de ses associations est observée : la troupe de théâtre Ar Vro Bagan, elle qui puise dans des éléments de culture bretonne pour rassembler les populations depuis 50 ans.