La participation des personnes accompagnées à la gouvernance des associations : à quelles conditions peut-elle être effective ? Etude de cinq cas d’associations ou de fondations nationales du champ social et médico-social.

Mémoire de Sophie Bourgeois.

Si « l’impératif participatif » s’est peu à peu diffusé dans le champ social et médico-social, la participation des personnes accompagnées n’y est pas encore pleinement effective. Cette étude a pour objet d’examiner ses manifestations dans le cadre de la gouvernance des associations de ce champ, en s’interrogeant sur la problématique suivante : comment se créent les conditions d’une participation effective à la gouvernance des associations ?

Nous avons choisi une méthode comparative et qualitative, à l’appui de cinq études de cas se situant dans des secteurs différents, comprenant deux entretiens par terrain (dont un si possible avec une personne accompagnée), et complétée par une analyse de données documentaires et des observations directes.
La forme de la participation observée diffère : participation au conseil d’administration, à une instance nationale de concertation ou à des temps forts associatifs, développement d’un soutien et de liens avec une association d’auto-représentants, renforcement du pouvoir d’agir des jeunes et familles accompagnés.
Il en résulte une typologie d’effets de la participation des personnes accompagnées à la gouvernance, se regroupant en des effets sur cette dernière, sur le projet stratégique, sur l’organisation, sur les pratiques et sur les acteurs. Il en découle également une typologie de conditions, se sériant entre celles tenant aux pratiques professionnelles et postures d’accompagnement, à l’organisation, et aux personnes accompagnées. La discussion des résultats met en évidence une interaction et une porosité entre les conditions et les effets observés, témoignant d’un processus de participation et d’un phénomène d’acculturation. Des pistes de travaux complémentaires se dessinent pour accompagner la mise en œuvre de démarches de participation dans les associations du champ social et médico-social, et renforcer leurs effets bénéfiques pour les personnes accompagnées.