Mémoire de Mélissa Laurent.
Intrinsèquement liée à ses territoires en raison de ses modèles socio-économiques répondant à des besoins locaux, l’ESS est inégalement répartie sur ces derniers. Ce mémoire recense et analyse les logiques d’implantation de l’ESS et, par conséquent, la structure de son tissu, au travers de l’étude de la matrice territoriale de 3 départements en Grand Est. En outre, il tente de comprendre les leviers et les freins à l’essor de l’ESS sur un territoire et d’explorer des pistes pour la développer.
Pour qui est convaincu de la solution socio-économique, environnementale et politique que représente l’ESS, cherche inévitablement à en démocratiser son existence. Et si la solution se trouvait directement dans les territoires ? Après avoir mis en exergue le lien entre ESS et territoire au travers de l’ancrage territorial et de l’innovation sociale, nous avons constaté des différences de taux de pénétration de l’ESS sur chaque territoire. Ces contrastes présupposent l’existence de facteurs territoriaux qui influencent, en faveur ou en défaveur, sa présence. C’est notamment grâce aux travaux sur la théorie de la proximité (Pecqueur, Zimmermann, 2004) et aux études récentes menées sur la territorialité de l’ESS, que nous avons pu recenser ces facteurs. Nous les avons classés en deux catégories : extrinsèques (situation socio-économique, intégration politique, niveaux de coopération) et intrinsèques (géographie et démographie, histoire et culture, ressources territoriales). Enfin, pour dessiner les régimes territoriaux de l’ESS (Itçaina, 2010), nous avons choisi 3 départements en Grand Est, à l’intensité et au tissu de l’ESS très variés. Nous avons cherché à comprendre l’influence de ces facteurs sur la construction locale de l’ESS au travers d’entretiens. En constatant l’existence de freins à son développement et de leviers, parfois peu exploités, nous avons émis des enjeux à relever. Il en ressort notamment une nette influence de la dimension axiologique du territoire.